1. |
Monique
07:09
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« Elles disent,
ils t'ont tenue à distance,
ils t'ont maintenue,
ils t'ont érigée, constituée dans une différence essentielle.
ILS T’ONT TENUE A DISTANCE *2 T’ONT TENUE A DISTANCE, MAINTENUE, ÉRIGÉE.
Elles disent,
ils t'ont telle quelle, adorée à l'égal d'une déesse, ou bien brûlée sur leurs bûchers, ou bien
ils t'ont reléguée à leur service dans leurs arrière-cours.
ILS T’ONT TELLE QUELLE ADORÉE *2 T’ONT TELLE QUELLE ADORÉE, A L’ÉGAL, D’UNE DÉESSE
Elles disent, ce faisant,
ils t'ont toujours dans leurs discours traînée dans la boue.
Elles disent,
ils t'ont dans leurs discours possédée violée prise soumise humiliée tout leur saoul.
Elles disent que, chose étrange, ce qu'ils ont dans leurs discours érigé comme une différence essentielle, ce sont des variantes biologiques. Elles disent, ils t'ont décrite comme ils ont décrit les races qu'ils ont appelées inférieures.
Elles disent, oui ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs, les mêmes maîtres qui ont dit
que les nègres et les femelles n'ont pas le cœur la rate le foie à la même place qu'eux,
que la différence de sexe, la différence de couleur signifient l'infériorité, droit pour eux à la domination et à l'appropriation.
Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui ont écrit des nègres et des femelles
qu'ils sont universellement fourbes hypocrites rusés menteurs superficiels gourmands pusillanimes,
que leur pensée est intuitive et sans logique,
que chez eux la nature est ce qui parle le plus fort et caetera.
Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui dorment couchés sur leurs coffres pour protéger leur argent et qui tremblent de peur quand la nuit vient.
Elles sont sur leurs chevaux bondissants, sans cesse cabrés.
Elles se portent sans ordre à la rencontre de l’armée ennemie.
Elles ont peint leurs figures et leurs jambes de couleurs vives.
Les cris qu’elles poussent sont si terribles que beaucoup parmi leurs adversaires lâchent leurs armes, courant droit devant eux en se bouchant les oreilles.
Elles sont sur les crêtes qui dominent le passage.
Dans cette position stratégique qui est tout à leur avantage, elles portent les arcs en avant et tirent des milliers de flèches.
Alors l’ordre de l’armée se rompt.
Tous se mettent à courir dans la plus grande confusion,
certains vont vers la sortie du passage,
d’autres tentent de revenir sur leurs pas.
Ils se heurtent et se bousculent en fuyant,
ils trébuchent sur les corps des blessés et des morts.
Aucun ordre n’est plus entendu.
On perçoit les cris de désespoir de panique les hurlements de douleur.
Beaucoup jettent leurs épées qui entravent leur course.
Quelques-uns grimpent vers les collines en faisant signe qu’ils se rendent,
ils sont aussitôt abattus.
Quand le fond de la vallée est devenu un charnier,
elles brandissent leurs arcs au-dessus de leurs têtes,
elles poussent des cris de victoire,
elles entonnent un chant de mort où ces paroles sont entendues,
vautour à la tête chauve / frère des morts / vautour fais ton office / avec ces cadavres que je t’offre / reçois aussi ce vœu / que jamais mes flèches ne se plantent dans tes yeux. (*2)
Elles disent,
esclave tu l'es vraiment si jamais il en fut. Ils ont fait de ce qui les différencie de toi le signe de la domination et de la possession.
Elles disent,
tu ne seras jamais trop nombreuse pour cracher sur le phallus,
tu ne seras jamais trop déterminée pour cesser de parler
leur langage, pour brûler
leur monnaie d'échange
leurs effigies
leurs œuvres d'art
leurs symboles.
Elles disent,
ils ont tout prévu, ta
révolte ils l'ont d'avance baptisée
révolte d'esclave,
révolte contre nature, ils l'appellent
révolte par laquelle tu veux t'approprier ce qui leur appartient, le phallus.
Elles disent,
je refuse désormais de parler ce langage,
je refuse de marmotter après eux les mots de
manque
manque de pénis
manque d'argent
manque de signe
manque de nom.
Je refuse de prononcer les mots de possession et de non-possession.
Elles disent,
si je m'approprie / le monde, / que ce soit pour / m'en déposséder aussitôt, / que ce soit pour / créer des rapports nouveaux / entre moi / et le monde. »
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2. |
Futur tue
03:23
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(Fu)tur a comme un goût
éco-industriel
Goût matraque goût javel
Goût pelouse en plastique
(Fu)tur a comme un goût
éco-industriel
Goût matraque goût javel
Goût poubelle atomique
1. Plus tard que vas-tu faire ? Et quand tu seras grande ?
Seigneur c’est un exil que mes pleurs vous demandent.
Quels charmes ont pour vous / ces terres infortunées
Qu’à l’oubli éternel vous avez condamnées ?
(Fu)tur est insipide
comme tomate en hiver
ou arôme pesticide
des p’tits pois géant vert
(Fu)tur est insipide
comme tomate en hiver
ou arôme pesticide
Choisis c’que tu préfères
2. Les perfides triomphent et se rient de nos rages
Ils pensent voir en pleurs dissiper ces orages.
Croyant que toujours faibles / et d’un cœur incertain
Nous parerons d’un bras les coups de l’autre main
(Le) futur en 3D
goût steak haché synthétisé
élevé sous plastique
préparé en clinique
(Le) futur en 3D
goût steak haché synthétisé
élevé sous plastique
certifié biologique
3. Partout la terre expire et subit des outrages
Ainsi cent fois le jour on assiste au saccage
Captifs, si l’on s’oppose / vous criez au blasphème
Pouvez-vous souhaiter que le peuple vous aime ?
(A)ttenti al cane
Le futur m’a tuer
Liberta non viene
On appelle ça Modernité
(A)ttenti al cane
Le futur m’a tuer
Liberta non viene
On appelle ça Modernité
Une mixture de blessures
On nous jette en pâture
Dans demain qui fissure
Les stations qui épurent
Militaires en armures
Téléphones qui saturent
Les antennes défigurent
Le béton en verdure
Imposture qui rassure
Éolienne en parure
Nucléaire sous dorure
Très belle infrastructure
On capture - les ratures
Qui n’ont pas - la carrure
Les casseurs - on censure
En criant - au parjure
On perquiz’ - l’aventure
Tant d’obscures - procédures
Attache bien - ta ceinture
Sois-bien dans - tes chaussures
Attend d’être mature
Récure, assure, sois pure
Nettoie les salissures
Sois performant, carbure
Il est temps d’faire le mur
On va prendre des mesures
Démonter les clôtures
Entasser les ordures
Quantité de raclures
Dépasser les coups durs
De brûlure en fêlure
Soigner les éraflures
Diminuer l’allure
Faire baisser le mercure
Détacher les montures
Et vivre je te le jure
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3. |
Chanson Dark
03:33
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MIREILLE JEANNE VADOR
MURIELLE TES VANNES J’ADORE
VIREZ KARAJAN D’ABORD
JEAN VERMEILLE AÏE DEHORS !
JE RÉVEILLE ANNE D’ACCORD ?
HIER Y’A JOHNNY QU’EST MORT
ELLUI VÉNÈRE ME MORD
L’OREILLE MA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
L’OREILLE MA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
Refrain
DARC D’ARC DARK DARK
ENCORE
DARC D’ARC DARK DARK
DANIEL
DARC D’ARC DARK DARK
ENCORE
DARC D’ARC DARK DARK
DANIEL
MIREILLE JEANNE VADOR
AVEC LA LANGUE J’ADORE
TOUT DOUCEMENT D’ABORD
DEHORS DEHORS DEHORS
MON CORPS TON CORPS NOS CORPS
ET DE PLUS EN PLUS FORT
ET VÉNÈRE TU ME MORDS
L’OREILLE MA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
L’OREILLE MA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
Refrain
REGARDONS-NOUS D’ABORD
SOUS LES VÊTEMENTS J’ADORE
LÈCHE MES LÈVRES AU BORD
JE MANGE TES DOIGTS D’ACCORD ?
BOIS TA SALIVE, SERRE FORT
ET VÉNÈRE JE TE MORDS
L’OREILLE TA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
L’OREILLE TA JOUE DÉVORE
MERVEILLE J’EN VEUX ENCORE
Refrain
Chercher le frisson
Trouver son nom
Chercher le garçon ?
Tourner en rond
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4. |
Vlan Vlan
02:53
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ARRÊTE TES blabliblou
VIENS ICI FAIRE miaou
DANS TES YEUX JE FAIS plouf
TU M’RENDS COMPLÈTEMENT ouf
TU M’REPOUSSES CA FAIT aïe
SUR LA COLLINE zaï zaï zaï
JE REVIENS hue hue hue
TU ME turlututu
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
JE TE ploum ploum tralala
CA ME FAIT oh la la
DANS LE CŒUR pan pan
JE PRENDS LA PORTE vlan
J’AVAIS MAL COMPRIS oups
T’ÉTAIS UN PEU TROP hips
TU DISCUTES JE DIS chut
JE DISPUTE TU DIS chut
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
J’SUIS VÉNÈRE tic tac
ÇA PREND LA TÊTE crac
JE VAIS PARTIR hop là
PEUR DE SOUFFRIR oulah
J’SUIS ZINZIN TU DIS hein ?
JE VAIS PLEURER ouin ouin
COUTEAU DANS L’VENTRE ratata
CAILLOU DANS L’CŒUR tagada
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
T’AS RIEN DE-MANDÉ outch
J’RAME DANS LA BARQUE splach
ON PARIE badaboum
FAIT L’ÉQUILIBRE boum
VIENS FAIRE’ DES pow blop wizzz
DANS LES VITRINES cheese
CE QUE C’EST BEAU whaou
JE RESPIRE’ PLUS DU TOUT
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
JE T’ÉTOUFFE ET TU DIS
QU’JE TE DONNE’ LE TOURNIS
T’AS LA FROUSSE TU FAIS iihhh
T’ES UNE MACHINE’ cui cui
NOUS ON SE COUPE’ zip zap
ÇA SAIGNE FORT flap flap
VIOLENTE’ TENDRESSE’ beng beng
TU DIS RIEN JE pin pon
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
TU ES TROP bling bling
JE TE RENDS ding dong
JE FONCE DANS L’MUR et bim
ET TU TE RENDS toc toc
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5. |
Fière Folle Fuck
05:04
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1.
On pou-rrait dir’que c’est une sorcière’
A sa fa-çon d’s’obstiner jusqu’au-bout mais
Elle est ni à-son père ni à son frère’
C’est pas des choses qu’elle veut négocier du tout pas-du-tout
Ils m’disent y’a des gens sur terr’ qui sont méchants comm’ tout
Moi j’le sais bien j’m’en bas l’air, ça m’effraye pas comm’ vous
J’leur dis y’a trop d’gens sur terr’ qui pensent comme vous
Qui veulent m’empêcher d’être, en me parlant du loup
Je m’en fous, je m’en fous, je m’en fous, je m’en fous.
2.
Pourtant on veut que je sois plus légère’
J’ai parfois du mal à rigoler de tout mais
Depuis qu’je traine avec des meufs vénères’
J’ai jamais manqué à leurs rendez-vous pas-du-tout
Elles m’disent y’a des gens sur terr’ qui médisent de nous
On le sait bien on est fières, pas étonnées du tout
J’leur dis y’a peu d’gens sur terr’ qui pensent comme vous
De vous connaîtr’ je suis fière, j’me sens forte grâce à vous
J’me sens forte-grâce à vous, j’me sens forte-grâce à vous.
3.
Déjà quand on me disait adul-tère’
Je m’écriais « De moi, que craignez vous ? » et
« Si je ne suis qu’un souffle, une poussière’
Sur un balais, pourquoi insistez vous ? » vo-yez-vous
Ils m’disent y’a des gens sur terr’ qui médisent de vous
Moi j’le sais bien j’m’en bas l’air, ça m’effraye pas du tout
J’leur dis y’a trop d’gens sur terr’ qui pensent comme vous
Qui veulent m’empêcher d’être, me placer sous écrou
Je m’en fous, je m’en fous, je m’en fous, je m’en fous.
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6. |
Sales Gosses
04:25
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"Sales gosses,
toutes mes potes sont des sa-ales gosses
qu’ont aux genoux à balle de bosses
des sales gosses comme nous
Sales gosses,
tous mes potes sont des sa-ales gosses,
qui détestent à mort les cops,
rien que des sales gosses"
1
En classe
Nous ne sommes’ pas beaucoup
Mais toutes
On n’aime pas les ordres
Et on
Joue pas a-vec les autres
On vole
Dans les supermarchés
Ils veulent
Nous donner des pilules
Ou bien
Ils veulent’ nous enfermer
OK
Donnez-nous les médocs
D’accord
Mais lâchez-nous la grappe
Et puis, vous devez bien comprendre
Que si nous faisons toutes ces choses
C’est qu’on est des
"Sales gosses,
toutes mes potes sont des sa-ales gosses
qu’ont aux genoux à balle de bosses
des sales gosses comme nous
Sales gosses,
tous mes potes sont des sa-ales gosses,
qui détestent à mort les cops,
rien que des sales gosses"
2
Chez moi
J’fais des crises bruyantes
Je traîne
Je n’en ai rien à foutre
Je bois
Tous les schnaps de ma mère
Je fuis
Quand les flics me poursuivent
Je fais
L’école buissonnière
Et puis
On joue les 400 coups
On fume
Des cigares à la fenêtre
On tague
Des A cerclés au mur
Et puis, vous devez bien comprendre
Que si nous faisons toutes ces choses
C’est qu’on est des…sales gosses
Rien qu’des sales gosses
Des sales gosses comme vous
"Sales gosses,
toutes mes potes sont des sa-ales gosses
qu’ont aux genoux à balle de bosses
des sales gosses comme nous
Sales gosses,
tous mes potes sont des sa-ales gosses,
qui détestent à mort les cops, rien que des sales gosses"
3
C’est sûr
On ne nous dressera pas
Même si
Vous nous tapez dessus
Ou bien
Nous mettez au mitard
On prend
La poudre d’escampette
Je crois
Je préfère la cavale
Me faire
Des tatouages à l’aiguille
Et même
Des trous dans les oreilles
Dehors
Brûler les belles voitures
Et puis, vous devez bien comprendre
Que si nous faisons toutes ces choses
C’est qu’on est des
« Sales gosses,
toutes mes potes sont des sa-ales gosses
qu’ont aux genoux à balle de bosses
des sales gosses comme nous
Sales gosses,
tous mes potes sont des sa-ales gosses,
qui détestent à mort les cops, rien que des sales gosses »
4
Les gens
Veulent nous bourrer le crâne
Ils disent
Et quand vous serez grand
Mais nous
On veut pas travailler
On a
Ras-le-bol de l’école
Ils disent
Vous êtes des parasites
On pense
Votre morale nous gratte
On fait
Des pieds d’nez aux bourgeois
Et puis
Des croches pieds aux gendarmes
Et puis, vous devez bien comprendre
Que si nous faisons toutes ces choses
C’est qu’on est des
« Sales gosses,
toutes mes potes sont des sa-ales gosses
qu’ont aux genoux à balle de bosses
des sales gosses comme nous
Sales gosses,
tous mes potes sont des sa-ales gosses,
qui détestent à mort les cops, rien que des sales gosses »
Sales gosses,
...............
Rien qu’des sales gosses »
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7. |
Cheval dans une île
06:00
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Celui-là, c’est le cheval qui vit tout seul quelque part très loin dans une île.
Derrière lui, il y a un bateau, c’est le bateau sur lequel le cheval est venu, c’est le bateau sur lequel il va repartir.
Ce n'est pas un cheval solitaire.
A.
Il aime la compagnie des autres
Il s’ennuie, il mange un peu d’herbe
Il voudrait bien faire quelque chose
Il voudrait être utile aux autres
Il continue à manger d’l'herbe
Seul, il pense à son grand projet
RETOURNER CHEZ LES CHEVAUX POUR LEUR DIRE :
« IL FAUT QUE CELA CHANGE »
- Et qu'est-ce alors qui doit changer?
- C'est notre vie qui doit changer
Notre vie est trop misérable
Nous sommes bien trop malheureux
Et cela ne peut pas durer
Et cela ne peut plus durer
« IL FAUT QUE CELA CHANGE. IL FAUT QUE CELA CHANGE. »
1.
Les plus gros ch’vaux,
Les mieux nourris,
Traîneurs de corbillards des grands d’ce monde,
Traîneurs d’carrosses des rois de pacotille
Qui portent sur la tête des chapeaux d’paille de riz,
Les plus gros ch’vaux,
Ils moquent, ils rient :
- De quoi te plains-tu, cheval, n'es-tu pas la plus noble conquête de l'homme?
HA HA HA HA HA
HU HU HU HU HU
HA HA HA HA HA
HI HI HI HI HI...HI
2.
Les autr’ chevaux,
Les plus petits
Pauv’ traîneurs de camion restent interdits
Pauv’ traîneurs de camion restent interdits
Ils se taisent, aucun d’eux n'ose’ donner son avis.
Notre cheval
Lui, réfléchit :
- S'il est vrai qu’je suis la plus noble conquête de l’homme, je n’veux pas être en reste avec lui.
HA HA HA HA HA
HU HU HU HU HU
HA HA HA HA HA
HI HI HI HI HI
B.
L'homme nous a comblés de cadeaux,
L'homme a été trop généreux,
L'homme nous a donné fouet, cravache,
Éperons, œillères et brancards,
L’homme a mis du fer dans nos bouches
L’homme a mis du fer sous nos pieds
« POUR MOI, C’EST FINI, IL PEUT REPRENDRE SES BIJOUX »
Et pourquoi donc a-t-il écrit
Sérieusement et en grosses lettres
Sur les murs de ses écuries,
De ses casernes de caval’rie,
Sur les murs de ses abattoirs,
De ses hippodromes, ses bouch’ries :
« SOYEZ BONS POUR LES ANIMAUX » ?
« POUR MOI, C’EST FINI, IL PEUT REPRENDRE SES BIJOUX »
Avouez
tout de même
que c'est bien
se moquer
du monde des
chevaux!
3.
Les autr’ chevaux,
Les plus petits
Pauv’ traîneurs de camion ils ont compris
Pauv’ traîneurs de camion ils sont partis
Partis trouver les hommes, leur donner leur avis.
Les petits ch’vaux
Ils parlent, ils crient :
- Messieurs vous savez, nous avons des pattes, mais vous avez des pieds vous aussi
HA HA HA HA HA
HU HU HU HU HU
HA HA HA HA HA
HI HI HI HI HI...HI
Messieurs, nous voulons bien traîner vos voitures, vos charrues, faire vos courses et tout le travail, mais reconnaissons que c'est un service que nous vous rendons : il faut nous en rendre aussi. Alors voilà, nous voulons de l'avoine tous les jours ; de l'eau fraîche tous les jours et puis des vacances et qu'on nous respecte, nous sommes des chevaux, on n’est pas des bœufs. Souvent, vous nous mangez quand nous sommes morts, il n'y a rien à dire là-dessus, si vous aimez ça ; c’est comme pour le petit déjeuner du matin, il y en a qui prennent de l'avoine au café au lit, d'autres de l'avoine au chocolat, chacun ses goûts ; mais souvent aussi, vous nous frappez : cela, ça ne doit plus se reproduire.
4.
Les petits ch’vaux
Ils parlent, ils crient :
« Premier qui nous tape dessus, on le mord.
Deuxième qui nous tape dessus, on le tue.
Comprenez-nous, les hommes, vous y avez été trop fort. »
Notre cheval
Il danse, il rit.
- Nous sommes des chevaux, on n’est pas des bœufs. Des vacances et qu’on nous respecte !
HA HA HA HA HA
HU HU HU HU HU
HA HA HA HA HA
HI HI HI HI HI
C.
Il pense aux choses qui arriv’ront.
Il veut chanter, mais il est seul,
Et il n'aime que chanter en chœur,
Il crie : "Vive la liberté!"
Il veut chanter, mais il est seul,
Et il n'aime que chanter en chœur
« VIVE LA LIBERTÉ. VIVE LA LIBERTÉ. VIVE LA LIBERTÉ. »
D'autres chevaux dans d'autres îles,
D’autres chevaux, de loin, l'entendent
D’autres chevaux chantent, rient et crient
Les hommes des îles haussent les épaules
Les hommes du continent demandent
Les hommes rentrent chez-eux, s’rassurent :
« CE N’EST RIEN, C’EST DES CHEVAUX. »
Mais ils ne se doutent pas de ce que les chevaux leur préparent.
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8. |
Vos bancs Vauban
03:02
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Ils construisent
Des immeubles vides
Ils construisent
Des hypermarchés
Ils construisent
Des écoles publiques
Ils construisent
Des entreprises privées
Ils construisent
Des zones de partage
Ils construisent
Des bases de loisirs
Ils construisent
Des pôles d’échange
Ils construisent aussi
Des espaces verts
REFRAIN
Ils construisent des bancs / Où on peut pas s’asseoir
Ils construisent des places / Nettes et sécurisées
Ils mettent de la mousse / Sous les balançoires
Et des digicodes / A toutes les entrées
Ils construisent
Des usines chimiques
Ils construisent
Des centrales nucléaires
Ils construisent
Des domaines skiables
Ils construisent
Des stations balnéaires
Ils construisent
Des parcs éoliens
Ils construisent
Des zones commerciales
Ils construisent
Des gendarmeries
Ils construisent aussi
Des espaces verts
REFRAIN
Ils construisent
Des tours à Dubaï
Ils construisent
Des murs végétalisés
Ils construisent
Des tribunaux
Ils construisent aussi
Des ronds-points carrés
Ils construisent
Des salles de sport
Ils construisent
Des ascenseurs
Ils construisent
Des aéroports
Ils construisent aussi
Des espaces verts
Ils vivent dans un monde
En images de synthèse
Avec des gens heureux
Hyper-propres et stylés
Sans problèmes et sans poils
Qui s’rangent bien dans les cases
Les cases bien carrées
Qu’ils ont dessinées
Ils détruisent
Ils détruisent
Ils détruisent
C’est moins cher que réparer
Ils construisent
Des open-spaces
Ils construisent
Des prisons blindées
Ils construisent
Des salles d’attentes
Ils construisent
Des rues blanches pavées
Ils construisent
Des cités en carton
Ils construisent
Des villas sur la côte
Ils construisent
Des centres de rétention
Ils construisent aussi
Des espaces verts
REFRAIN
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9. |
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Mon père a les doigts jaunes curry.
Mon père s’coupe les ch’veux au carré.
Mon père il est (1) cuisinier
Mon père a un creux au sternum
Mon père a les dents dans sa bouche.
Et il ne les montre jamais.
Mon père en blouson de cuir noir.
Mon père il raye les belles voitures.
Mon père fume du Drum bleu foncé
Moi j’achète les feuilles au tabac
Je vais aussi chercher le pain
Mon père il m’achète des bonbons
Mon père il a le nez tordu
Mon père il est un peu sculpteur
Mon père il est sale sous ses ongles
Mon père et son couteau laguiole.
Mon père il sent bon le café
Parfois aussi il pue le vin
Mon père regarde le tour d -France,
les séries policières’ all’mandes
les JO et le patinage
Mon père dort sur le canapé.
Moi j’veux faire des activités
Alors je lui ouvre les paupières
Mon père il s’en va voir mes sœurs.
Même que des fois je viens avec
Mon père mange du pain au fromage
il le fait fondre au micro-onde.
Mon père s’endort dans la baignoire
quand le soir il rentre du travail
Mon père m’emmène à Promocash
Mon père il me cherche à l’école.
Mon père boit des coups au bistrot
On joue au flipper et aux dés.
Mon père fait pipi dans l’évier
mais il ne faut pas trop le dire.
Mon père je travaille avec lui
Mon père dit tu es la meilleure
Mon père ma colonne vertébrale.
Mon père mes pieds pour marcher.
Mon père je voudrais le crier
Je fais semblant que tout va bien.
C’est une balle dans ma poitrine
C’est une’ boule’ coincée dans ma gorge
Ouvertes mes failles à tous vents,
C’est une’ vague, un raz- de-marée
C’est une claque dans ma gueule
Ces griffes qui déchirent l’œsophage
Mon père c’est ma moitié vide
Mon père un trou où je me jette
Mon père mangé de l’intérieur
Mon père les pleurs de mes nuits
J’essaye d’me construire une muraille
Et si tout s’arrêtait demain
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10. |
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1. Militarisé Ils ont occupé
Ils ont tout ach’té
Fortifié la forêt
Dans les champs de blé Ils ont canardé
Eux là tous rangés
Tous les policiers
A bout portant ils ont tiré
Touché
Blessé
2. Je ne savais pas Qu’est-c’que c’est que ça ?
Dangereux ce s’ra
Une centrale tiendra pas
La pointe du raz Tout engloutira
On ne voulait pas
On ne croyait pas
Au début on était béats
Fracas
Trépas
A. Lampadaire Lumière enfer c’est clair
carrière les maires feu vert SAFER
Filière nucléaire très mortifère
Réserve foncière manne financière
3. Tout l’monde est parti braver le mépris
Barricade ici
Occupés jour et nuit
Ils nous ont trahi La bagarre depuis
Des missiles enfouis
Des déchets ici
un deux trois par-dessus les grilles
Les filles
Furie
4. Ils donnent des sous peu importe le coût
Ils grignotent tout
Les gens amadouent
Mais excusez-nous, n’êtes vous pas fous ?
Transparence floue
Compensent déplacent tout
Et puis tout ça c’est pas pour nous
Du tout
Des clous
5. Biodiversité inventoriiée
Tout accaparé
Rognées les vallées
les falaises taillées Et pas pour la paix
Soixante dix années
De la bombe bébé
Ils se sont bien installés
Assez
Partez
6. Silence des médias Violence de l’état
Des sbires de l’ANDRA
De chez moi à chez toi
Ça ne pollue pas Même cette fuite là ?
Créer des emplois
Séduisant apat
Les radiations ça nourrit pas
Rachat
Mafia
B. Plan solaire EPR poudrière
barrières hier calvaire ITER
Colère planétaire pas laisser faire
Sale caractère puissance guerrière
7. Ils croient qu’on s’ennuie pas b’soin d’eux ici
Profitent aujourd’hui
Sacrifient mes radis
Ordre bien établi derrière les fusils
Ils sont repartis
On a réussi
La lutte sans répit Se ramifie
Rallie
Uni
8. Jeter les cailloux Plus fortes que tout
On reste debout
A Bure et puis partout
Jusqu’où iront nous ? Ils nous poussent à bout
Mais que voulez-vous
On tiendra le coup
On ne se bat pas que pour nous
Miaou
Miaou
0. Nous / Lance-pierre au cou
Nous / Crachat de tréfonds
Nous / Crinières enflammées
Nous / Le crin des chevaux
0. Nous / Hors-la-loi de vivre
Nous / Criminels des champs
Nous / Ongles arrachés
Nous / Vies échevelées
X. Ère Nucléaire
Missiles Nucléaire
Centrale Nucléaire
Chantage Nucléaire
Sûreté Nucléaire
Déchets Nucléaires
Y. Utilité publique
Déclaration publique
Réunion publique
Débat public
Enquête publique
Toilettes publics
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11. |
Trainer les pieds
06:18
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J’fais la tortue JE COUINE
J’me touche la nouille JE TRAÎNE
J’suis fatiguée SOUDAIN
Ça me paraît IMMENSE
J’ouvre le frigo POUR VOIR
J’me roule par terre J’AI FAIM
Je monte les escaliers et puis je redescends
J’écris des pages de mots ensuite je les efface
J’ai envie de dormir oui mais je fais la fête
Il fait si beau dehors alors je reste dedans
J’me mets en boule JE RAMPE
Aller marcher C’EST MORT
Dessous la couette J’SUIS BIEN
Pas travailler TROP DUR
La tache est bien TROP GRANDE
Je le ferais DEMAIN
Je monte les escaliers et puis je redescends
J’écris des pages de mots ensuite je les efface
J’ai envie de dormir oui mais je fais la fête
Il fait si beau dehors alors je reste dedans
Je veux rien faire DU TOUT
J’ouvre mes yeux SE FERMENT
J’ai un poil dans LA MAIN
Le moindre effort ME TUE
Devant le film JE DORS
Le livre tombe de MES MAINS
Je monte les escaliers et puis je redescends
J’écris des pages de mots ensuite je les efface
J’ai envie de dormir oui mais je fais la fête
Il fait si beau dehors alors je reste dedans
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12. |
Chirac en boîte
01:13
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Jacques Chirac, Jacques Chirac,
Où vas-tu ? Trou du cul.
Je vais à la messe draguer les gonzesses.
Ding ding dong, ding ding dong.
Jacques Chirac, Jacques Chirac,
Où vas-tu ? Trou du cul.
Je vais à la messe me laver les fesses.
Ding ding dong, ding ding dong.
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ChevalleMajiq Grand Est, France
Chevalle écrit des textes pour plein de raisons différentes. Majiq fait plein de musiques avec des machines. Alors c'est des textes variés sur de la musique variée. Ça raconte plein de choses importantes ou plus légères. C'est sérieusement vénère. Et drôlement joyeux. Ça fait bouger son popotin. C'est la violence, la joie et la sensibilité, comme une glace parfum trois chocolats. ... more
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